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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
20 septembre 2016

La Sudestada, d'Andrea Blanqué (par Antonio Borrell)

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La Sudestada, d'Andrea Blanqué (par Antonio Borrell)

(Editorial Planeta, 2010, 310 p.) 

Andrea Blanqué est née à Montevideo en 1959. Sa famille est d'ascendance catalane et madrilène. Elle a fait des études en Espagne de 1981 à 1987, puis travaillé dans la publicité avant de se consacrer à l'écriture et à l'enseignement. Elle est professeur de littérature hispanique à l'Université de la République, à Montevideo. Elle est aussi critique et publie dans les principaux journaux du pays. Son ?uvre se compose de poésie, de nouvelles et de plusieurs romans centrés sur des personnages féminins. Elle se reconnaît influencée par Carmen Laforet, Emilia Pardo Bazán, les s?urs Brönte, Marguerite Duras, George Sand... Certaines de ses œuvres ont été traduites en anglais et en allemand. Elle se fait aussi remarquer par son talent de marionnettiste.

 

La Sudestada est un roman en deux parties entre lesquelles le lien nous est caché assez longtemps jusqu'à ce qu'une surprise permette de renouer les fils dans le dernier quart du livre, par un effet de « mise en abyme » dont on ne révèlera pas le détail ici... La sudestada, c'est aussi ce mauvais vent chargé de pluie qui vient de l'océan Antarctique et s'abat parfois sur l'Uruguay, comme un destin funeste.

L'intrigue est située en Uruguay entre les années 1990 et 2000.

Miguel est le personnage principal de la première partie, jeune uruguayen un temps exilé en Argentine. Sa famille désintégrée, parents divorcés et émigrés, petite s?ur morte dans l'enfance, fait de lui un solitaire, passionné de lecture. A la mort de sa grand-mère, il hérite d'une rente mensuelle sous la condition d'écrire un roman dont il devra livrer chaque mois un chapitre au notaire en charge de la succession. Malheureusement pour lui, Miguel ne se sent pas une vocation d'écrivain, et il devra trouver un stratagème pour survivre... C'est à ce moment qu'il retrouve Remo, un personnage assez amoral, qu'il avait déjà croisé à Buenos Aires avec qui il se lie d'une sorte d'amitié, malgré leurs différences.

Devant se rendre régulièrement à Minas, petite ville de l'intérieur de l'Uruguay où vivait sa grand-mère, Miguel rencontre un jour Sabina, une jeune touriste suisse, fille de républicains espagnols en exil, qui visite l'Amérique du Sud. Commence une brève idylle que Sabina voudra platonique, pour une raison qui échappe à Miguel. Après une nuit d'errance et d'excès de boisson dans les discothèques de Montevideo, Sabina prend ses distances et c'est Remo qui raccompagne Miguel ivre chez lui avant de le violer. Quelques jours plus tard Sabina quitte définitivement l'Uruguay malgré une tentative de Miguel pour la retenir.

La seconde partie commence par le récit de la vie d'une jeune femme médecin, Ada, qui travaille au service d'échographie d'une clinique privée de Montevideo, et vit à La Floresta, petite ville balnéaire en lointaine banlieue de la capitale. Elle a choisi une vie solitaire et sans enfant. On apprend ensuite que dans sa jeunesse elle a eu une liaison suivie d'une rupture douloureuse avec Remo. Survient alors un coup de théâtre qu'on laissera le lecteur découvrir par lui-même, ainsi que le secret de Sabina...

Ce roman est intéressant par le tableau qu'il brosse de la vie dans l'Uruguay d'aujourd'hui, qui reste un pays assez atypique en Amérique du Sud, mais l'intrigue n'est pas des plus captivantes, on y rentre petit à petit. Malheureusement il semble parfois mièvre, truffé de références culturelles littéraires et cinématographiques tombant parfois comme un cheveu sur la soupe. On y trouve un peu trop de phrases inutiles, de digressions superflues et les dix dernières pages s'orientent vers un faux dénouement un peu capillotracté que l'auteur n'ose d'ailleurs pas pousser jusqu'au bout. On se contentera donc d'un : « ils vécurent heureux et eurent un enfant », et le méchant fut puni par la nature... (et voilà pourquoi l'Uruguay est sous-peuplé)

 Il faudra lire un autre roman de cet auteur pour s'en faire une meilleure idée.

 

Andrea_Blanqué

 

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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