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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
10 octobre 2016

Carlota podrida , de Gustavo Espinosa. (par Antonio Borrell)

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Carlota podrida , de Gustavo Espinosa. (par Antonio Borrell)

 

(Editorial HUM, Montevideo, 2009, Editorial Sudaquia, 2015, 160 pages, New York)

 

 

Gustavo Espinosa est un écrivain uruguayen né en 1961 à Treinta y Tres, petite ville du nord-est du pays, sur les rives du rio Olimar et berceau du « folklore » national. Il est professeur de littérature dans le secondaire, critique, musicien, et auteur de plusieurs recueils de poésie et de romans primés dans son pays. « Carlota podrida » est son second roman, paru en 2009 et couronné en Uruguay par le Prix National de Littérature en 2011. Primé à plusieurs reprises pour ses romans suivants, Gustavo Espinosa s'impose comme un auteur majeur en Uruguay. Les éditeurs français vont ils s'apercevoir qu'après Galeano, Onetti, Benedetti, la littérature uruguayenne continue d'exister ?

 

Comme l'auteur, Sergio Techera, le narrateur, est né et vit à Treinta y Tres. C'est un musicien provincial et frustré qui rêvait de faire carrière à Montevideo. Coincé dans sa petite ville assoupie, considérée comme la capitale du folklore uruguayen, il est réduit à jouer de la cumbia dans un orchestre de bar. Aigri, déchu, buvant trop et dépendant des médicaments, mais plus cultivé que les gens de son entourage, et cinéphile, il voue depuis l'adolescence un culte à l'actrice Charlotte Rampling.

 

Un jour lui parvient la nouvelle inespérée : dans le cadre d'une opération humanitaire menée par l'organisation « Childhood of the world » son idole va rendre une visite officielle à la ville de Treinta y Tres. C'est alors que nait l'idée folle de s'emparer de cette femme idéalisée : il décide de profiter de cette visite pour enlever Charlotte Rampling !

 

Dès les premières pages, l'humour de Gustavo Espinosa s'impose, mêlant ironie et satire pour dézinguer le conformisme de la presse provinciale, la trash-télévision argentine, la faune des bars...

 

Le livre est construit par une alternance de chapitres relatant l'élaboration et l'exécution de ce projet délirant, et d'autres, écrits en italique qui forment une longue lettre tout aussi délirante, écrite par Sergio à Charlotte, pour expliquer et justifier son acte. Longue lettre ou monologue intérieur d'un demi-fou, peut-être les deux...

 

Comptant sur la complicité d'une bande qu'il va constituer à cet effet, avec « La loca Marisa », « El Brujula » , « El Juancho », et quelques autres marginaux de Treinta y Tres, dealers, drogués ou prostituée sur le retour, Sergio ira jusqu'au bout de son plan foutraque, dont les conséquences dépasseront toutes ses prévisions... Une lecture qui évoque parfois Tom Sharpe...

 

Un livre et un auteur à découvrir au plus vite.  

 

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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