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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
1 novembre 2016

Adiòs Diomedes, de Leandro Delgado (par Antonio Borrell)

Adiòs Diomedes, de Leandro Delgado (par Antonio Borrell)

 

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(ADIÓS DIOMEDES, de Leandro Delgado. Hum, 2014. Montevideo, 152 págs.)

Né à Montevideo en 1967, Leandro Delgado est aussi l'auteur du roman (SF) « Ur » (Hum, 2013), du recueil de nouvelles (fantastique et SF) « De tripas corazón » (Estuario, 2010) et du recueil de poèmes « Tres noches bajo agua » (Noctua, 1999). « Adiós Diomedes » , son premier roman, a été publié pour la première fois en 2005 par les Ediciones Planetarias. Il a également soutenu aux USA en 2005 une thèse de doctorat sur l'influence de l'anarchisme dans la littérature des pays du Rio de la Plata.

Ce court roman est composé de quatre longs chapitres, chacun de ces chapitres étant lui même divisé en une série de textes très brefs, rarement plus de deux pages. A travers une série de rencontres et d'événements de la vie d'un très jeune homme, le récit nous plonge dans l'Uruguay des années 1980, et du retour à la démocratie, en 1984, après une douzaine d'années de dictature « civico-militaire ». C'est aussi une période de grands changements culturels.

Le narrateur, fils d'un artiste-peintre qui vivote de ses œuvres, est encore un adolescent quand il rencontre Diomedes, un jeune homme de cinq ans plus vieux que lui. A ces âges où les amitiés forment la personnalité et la culture de l'individu, Diomedes, qui cherche à se faire un nom dans le rock « alternatif », va devenir une sorte de « mentor » dans les milieux anarcho-punk de Montevideo, entre répétitions, concerts et publications de fanzines, ou l'activisme politique lycéen. Les deux protagonistes se perdent parfois de vue, puis se retrouvent, chacun suivant son itinéraire ou ses aventures sentimentales...

« … la vasta cultura autodidacta de Diomedes, quien llegado de San Ramòn tanto hablaba de Hesìodo como de Syd Barrett. »

« Para todos, Diomedes era raro, excéntrico. Hablaba poco y cuando hablaba decìa cosas que siempre molestaban a alguien. Eran discusiones aisladas y ocasionales al principio, bàsicamente sobre polìtica donde siempre se ponìa en un lugar incòmodo que ellos no sabìan ubicar bien en su abanico ideològico. »

On assiste notamment à la confrontation entre une gauche issue des années 70, assez rigide et conservatrice, nourrie de « canciòn protesta » et rejetant les influences anglo-saxonnes, et une autre plus libertaire ou punk et rock... Plus que l'intrigue, c'est cette vision d'une société uruguayenne en pleine mutation qui fait l'intérêt de ce roman.

N.B. : Il peut être intéressant de croiser cette lecture avec celle du roman péruvien « Generaciòn cochebomba » de Martìn Roldàn Ruiz, situé lui aussi au milieu des années 80, dans le milieu anarcho-punk de Lima, mais dans un contexte bien plus dramatique, celui du terrorisme du Sentier Lumineux...

 

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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