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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
4 avril 2017

Melodias en la orquídea, de Fernando Morote (par Jorge Cuba Luque)

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Auteur péruvien né à Piura en 1962. A participe à l’atelier de création littéraire du  “Museo de Arte de Lima”, a suivi des cours de littérature de la Faculté des Lettres de l’Université de San Marcos,  diplôme en droit de l’Université Nationale Federico Villarreal. Il vit actuellement à New York et travaille comme cadre dans une entreprise de nettoyage. Auteur des romans “Los que­haceres de un zángano” (Bizarro Ediciones, 2009)  et  “Polvos ilega­les, agarres malditos” (Bizarro Edi­ciones, 2011), des recueils de nouvelles “Brindis, bromas y bramidos” (Art­gerust, 2013) et “La cocina del in­fierno” (MRV Editor Independiente, 2015), et de poemes “Poesía Me­tal-Mecánica” (Ediciones Los So­brevivientes, 1994). Laureat du “II Premio Internacional Sexto Continente de Re­lato Erótico” (2010) et finaliste du “VII Premio Internacional Vi­vendia-Villiers de Relato” (2012) organices par les “Ediciones Irre­verentes” de Madrid, España. Ses nouvelles ont ete incluses dans les anthologies “El sabor de tu piel” (2010), “Microantología del Microrrelato II” (2010) et “Eros de Europa y América” (2011).

Si c’est le style qui distingue un livre parmi d’autres,  Melodías en la orquídea se fait facilement remarquer car son auteur, Fernando Morote le lui a en insufflé un en se servant d’un  ton et d’un rythme narratifs  avec lesquels il a construit cet ensemble de deux nouvelles et dix-huit courts récits.  Le ton est celui du sarcasme, le rythme celui d’une écriture directe, sans fioritures.

« El salón de los rechazados », la nouvelle avec laquelle s’ouvre le recueil peut paraitre un exercice d’autodérision : Eugenio, un écrivain en quête de reconnaissance, raconte à la première personne des anecdotes sur son parcours,  comment il a dû lutter pour se faire éditer, avoir des commentaires de ses livres dans la presse culturelle, comme se faire inviter à des colloques ou rencontres littéraires. Loin d’un récit amer,  Fernando Morote opte pour la touche presque comique, à la limité de l’invraisemblable comme quand Eugenio avoue qu’il a été tenté d’écrire lui même les commentaires sur ses livres ou quand un critique littéraire assez connu lui dit que ses articles de critique sont payés par les auteurs des livres qu’il commente. « La toalla manchada de sangre » est un polar qui a pour toile de fond les plus traditionnels quartiers de Lima ; un crime fruit d’une crise de jalousie est l’objet de l’enquete d’ un policier, qui est aussi le narrateur, et qui reserve une surprise finale au lecteur.

Mais le plat de résistance du volume est constitué par la séquence intitulée « El país de los feos » : des récits  courts dans lesquels Fernando Morote montre encore sa maitrise du sarcasme et son rythme mais, également, crée une ambiance : celle de Lima, au Pérou car le pays laid, « feo », en question est le pays de l’auteur, le Pérou. La capitale péruvienne apparait sans ambigüité, car elle nommé de manière explicite ainsi que plusieurs  de ses quartiers, comme dans un requisitoire, avec ses défauts, ses carences. Apres « Lima mía », où une voix narrative se plaint de sa ville tout en soulignant son attachement à elle, on trouve « Audacia al volante » où sont abordés  les problèmes des transports en commun ; ou « Madrugada noticiosa » sur les banalité et les scandales des journaux télévisés ; « Chuleta, el mimoso seductor »,sur un cas de nécrophile…Mais attention, Fernando Morote n’est pas un nostalgique des temps passés, pas du tout car ici, il se moque de l’état des choses, du fait accompli, impuissant. On le voit dans ‘El país de los feos’: deux vieux amis se rencontrent par hasard au Jirón de la Unión, en plein centre ville, après plusieurs années à l’étranger. En regardant autour d’eux ils croient ne voir que la laideur des gens et des immeubles. Ils décident alors, dans une sorte de fuite, d’entrer dans un bar et se saouler.

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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