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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
5 octobre 2017

“Locura circular” de Martin Lombardo. (par Antonio Borrell)

9788493756246

 

Los libros del lince, Barcelona, 2010, 140 pages.

ISBN : 978-84-937562-4-6

Né à Buenos Aires en 1978, Martin Lombardo est diplômé en psychologie, puis il poursuit des études de littérature ibéro-américaine à Bordeaux, discipline qu’il enseigne actuellement à l’Université de Savoie. Il est aussi psychanalyste. Auteur de publications académiques, « Locura circular » (Libros del Lince, 2010) est son premier roman. « La Mujer del olvido », son second roman a déjà fait l’objet d’une chronique dans ce blog.

Pour qui découvre ce premier roman peu après avoir lu le second, un certain nombre de différences sont flagrantes. « Locura circular » nous plonge dans Barcelone et sa « faune » urbaine où se mêlent autochtones et sud-américains de diverses origines, brassant une diversité humaine qu’on ne trouve pas dans le huis-clos angoissant de « La Mujer del olvido ». L’action de « Locura circular » est aussi située dans le temps (il y a plusieurs allusions aux émeutes des banlieues françaises en 2005), ce qui n’est pas le cas dans l’autre roman.

Dès les premières pages on se laisse accrocher par une certaine dose d’humour : le narrateur, qui n’a pas de nom, est un musicien argentin venu vivre à Barcelone, dans le quartier d’El Raval, où il a débarqué avec sa guitare électrique et les CD de Charly Garcia, rocker qui est son idole jusqu’à l’obsession, et dont un grand nombre de citations ponctuent le livre. Il y survit dans une pièce minuscule et sans meubles. Dès le début du livre ce narrateur est en rupture amoureuse avec une femme, Lucrecia…

Parmi ses voisins il y a un autre argentin, « l’écrivain », un écrivain qui n’écrit pas et qui survit en vendant son sperme. Parmi ses amis, Neurus et El Estrecho, deux autres musiciens avec qui il joue, multipliant les noms des groupes qu’ils forment pour jouer dans plus de lieux.

“… a Neurus no le gustan los latinoamericanos. El rechaza todo lo que sea latino. Así que debe de ser o chileno o argentino o uruguayo. No hay otra.”

L’écrivain a un voisin aveugle qui ne sort jamais de chez lui et se cache même de Teodora, sa femme de ménage péruvienne, qui envoie tout l’argent qu’elle peut dans son pays. Teodora a une amie argentine, « La Travesti Lacaniana » toujours accompagnée d’un petit chien baptisé « La Can ». Il y a aussi Lady G, dont Neurus est amoureux, et « La Mujer que no hace preguntas » adepte du sexe tantrique. Et tout ce monde marginal dérive de bar en bar, arrivant parfois à se faire inviter dans une fête dans un quartier plus chic…

Le décor planté et les personnages campés, le lecteur se réjouit d’avance d’une histoire prometteuse, truculente, ou peut être noire, ou les deux à la fois. Malheureusement l’intrigue peine à décoller, et quand, arrivé presque à la moitié du livre, court la rumeur de la mort de l’aveugle, on s’attend à une accélération qui ne vient pas : on continue de monologue en digression, toujours entre citations de Charly Garcia, on sourit à quelques trouvailles, mais le cœur n’y est plus trop…

On attendra donc le troisième roman de cet auteur avec espoir, car le second était déjà meilleur que le premier… 

LombardoMartin@2x

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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