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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
14 octobre 2018

« De las mujeres soles », de Margarita Heinzen. (par Antonio Borrell)

de las Mujeres Soles - Tapa 5

 

Editorial Rumbo, Montevideo, 2011, 125 pages.

ISBN : 978-9974-651-10-4

 

Margarita Heinzen est née en 1960 à Paysandù dans le centre-ouest de l’Uruguay sur la rive du fleuve du même nom. Ingénieur-agronome de formation, elle a étudié en Uruguay, en Argentine et au Chili et exercé sa profession dans divers pays en Amérique latine et en Afrique. Elle est également enseignante à la Faculté d’Agronomie de Paysandù. Son activité littéraire aboutit à la publication de trois livres : « De las mujeres soles », Rumbo, 2011, puis « La urdimbre y la trama », Rumbo, 2014, sont des recueils de nouvelles, et son premier roman « Un montòn de espejos rotos » , Ediciones Banda Oriental, 2018, a reçu le prix narradores de la Banda Oriental.

 

Ce recueil de nouvelles réunit une douzaine de textes, presque tous centrés sur des femmes, à différents moments-clés de leurs existences. Comme une série de galops d’essai ou de variations sur le thème de la condition féminine, sans lourdeur, au contraire, on est plutôt positivement surpris par la maitrise de cette plume qui à l’époque était encore débutante. 

Une petite fille se cache dans le placard de la chambre où son père se meurt, elle y retrouve un blouson de cuir dont l’odeur ravive ses souvenirs. Une femme mûre par une nuit d’orage et d’insomnie réfléchit et fait le point sur sa vie et ses amours dans sa chambre à coucher, tandis qu’au rez-de-chaussée la pluie inonde sa maison. Une vieille dame perd la mémoire dans une petite ville d’Uruguay, pendant qu’une de ses amies, nettement plus jeune, s’inquiète pour elle. Marìa-Laura, mariée trop jeune, avec deux enfants, a dû renoncer à faire des études, s’ennuie dans son travail, dans son couple, jusqu’à ce que la routine et la canicule la poussent à bout… Une femme s’éveille dans un lit qu’elle ne connait pas…  Une autre, pour éviter les colères d’un mari camionneur et jaloux, commence par de petits mensonges innocents et se laissera entrainer dans une spirale fatale. Une jeune enseignante, accusant un de ses élèves d’avoir dégradé du matériel pédagogique, amorce sans le vouloir un engrenage aux conséquences désastreuses…

Margarita Heinzen semble porter une attention particulière aux femmes les plus âgées, à leurs anciens engagements, à leur solitude, à leurs vies qui rétrécissent, socialement ou économiquement, à la distance que prennent parfois leurs enfants. Ou bien leurs vieilles histoires, leurs vieux souvenirs, les crises économiques qu’elles ont traversées, le chômage, un ancien voyage au Chili où l’on rencontra un célèbre acteur américain…

Même pour évoquer des problèmes sociaux, l’écriture reste légère, sans didactisme ou volonté de démonstration, elle avance par touche délicates, souvent avec tendresse et nostalgie. Du coup, on est curieux de la lire sur une plus longue distance, comme son roman récemment publié.

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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