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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
29 mai 2019

« Los Inocentes » d’Oswaldo Reynoso. (par Franca Linares)

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Editorial Estruendo Mudo et Alfaguara, 2018.

ISBN : 9786124349423 

Oswaldo Reynoso est un écrivain péruvien, né à Arequipa en 1931, mort à Lima en 2016. Fils d’une famille nombreuse et catholique, il publie ses premiers poèmes en 1955. Après des études universitaires en lettres, il deviendra professeur. Politiquement, il passera par le communisme, comme une grande partie de sa génération. En 1961, son livre « Los Inocentes » marque l’irruption de l’auteur dans la « narrativa » et son audace choque les bien-pensants dans une société encore très conservatrice. Il poursuit sa carrière d’enseignant qui le mènera jusqu’en Chine. En tant qu’auteur il sera invité dans divers pays: Colombie, Chili, Argentine… 

Bibliographie : Luzbel (1955), poèmes, Los inocentes o Lima en Rock (1961 y varias ediciones sucesivas), nouvelles.En octubre no hay milagros (1965, 1994), roman.El escarabajo y el hombre (1970), En busca de Aladino (1993), Los eunucos inmortales (1995), roman, El goce de la piel (2005), Las tres estaciones (2006), En busca de la sonrisa encontrada (2012), El gallo gallina (2014), Arequipa lámpara incandescente (2014). 

 

« Los Inocentes » d’Oswaldo Reynoso, un livre qui mériterait bien d’être traduit et publié en France.

Los Inocentes est un roman d’à peine 73 pages qui a marqué un tournant dans la littérature péruvienne en incluant comme protagonistes la ville de Lima et une « collera » (bande) de jeunes du centre.

« Cara de Angel » et ses amis traversent difficilement le passage de l’enfance à l’âge adulte, affrontant leur milieu social de familles déstructurées, dans lequel ils deviennent peu à peu des délinquants, viveurs, joueurs endurcis, bohèmes et fêtards… Milieu où il est généralement difficile d’affirmer son identité sexuelle quand elle ne correspond pas à la norme. 

«Cara de Angel», «El Príncipe», « Colorete », «el Chino», «el Corsario», «Natkincon», el «Rosquita» y «Carambola», nous mènent au billard, au parc, au café japonais ou chez le coiffeur (où « Manos Voladoras » agite ses ciseaux), dans un espace clairement délimité par quatre grandes avenues. Enfermés dans ce microcosme, ils rêvent d’un avenir qui se révèle lointain et inaccessible, surtout quand arrivent avec un rythme effréné le twist et la révolte de James Dean, et quand le manque d’argent interdit de rêver même aux blousons de rockers et aux pantalons américains de la boutique Marqueti.

Les innocents vivent dans un monde qui change. L’exode rural, qui a triplé la population de Lima en 20 ans, modifie les traits de la ville et sa composition sociale. « Todas las sangres » qu’évoquait José María Arguedas, commence à se partager l’espace de Lima, bien que cela ne signifie pas nécessairement vivre ensemble.

Dans la prose poétique et populaire d’Oswaldo Reynoso, pour « Cara de Angel » , « le feu vert est un bonbon à la menthe, exquisementhe. Maintenant, rouge, boule de billard suspendue dans les airs » ; au bar on boit de la bière et la mousse tombe sur le sol couvert de sciure humide et sale »; les jeunes gens fredonnent « Onnliyouuu », ou des guarachas, ou « Ansiedad » et bien qu’ Oswaldo Reynoso les appelle « Los Inocentes » ces jeunes ne sont pas des angelots.

 Franca Linares Scarcerieau. 

(Traduction, A.B.)

Cet article a été initialement publié en espagnol dans le blog « Version Libre » de l’association montpelliéraine « Les Co-Lecteurs, Co-Lectores ». 

https://versionlibreorg.blogspot.com/2012/03/presentacion-de-los-inocentes-de.html?fbclid=IwAR1GJqhJGRNnlZt1A3pAGS4t8DFEBhUxKP7spLde_YTPEs_Zxn0bdBwCqxg

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