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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
9 janvier 2021

« Una casa en llamas », de Maximiliano Barrientos. (par Antonio Borrell)

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Editorial Eterna Cadencia,Buenos Aires, 2015, 90 pages.

ISBN : 978-987-712-077-6

 

Maximiliano Barrientos est né à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, en 1979. Il est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles : Diario (2009), Fotos tuyas cuando empiezas a envejecer (2011), Hoteles (2011), Una casa en llamas (2015), En el cuerpo una voz (2017) et un roman : La desaparición del paisaje (2015).

 

Les six textes réunis dans ce petit volume ont en commun la rigueur d’une écriture qui n’épargne rien au lecteur, la cruauté et la violence des situations sont parfois à la limite du soutenable, sans pour autant rechercher l’esbroufe ou le « gore ». Ce qui est encore plus fort.

Les situations sont contemporaines, et nous plongent souvent dans des décors urbains sans charme ni pittoresque en Amérique du Nord ou du Sud. Les protagonistes sont plus ou moins déracinés, migrants ou enfants de migrants, plus ou moins paumés. 

« No hay mùsica en el mundo » raconte les derniers jours d’un catcheur d’origine bolivienne aux Etats Unis. Après une carrière à succès, un combat de trop l’oblige à partir se reposer dans une maison en forêt et envisager sa retraite. Mais la rencontre imprévue avec deux chasseurs va faire basculer son destin.  

« Sara » : quelques années après, une jeune femme retrouve par hasard l’ancien chauffeur de son ex-mari qui l’avait délibérément conduite sur les lieux d’un traquenard où elle a été violée par plusieurs hommes de main. Pour se venger elle décide d’enlever et tuer le jeune fils du chauffeur.

« Fuego » est le récit par un homme de sa relation chaotique et intermittente, au long des années 2000, avec Andrea, jeune femme d’origine argentine et roumaine. Alcool, disputes, disparitions, réapparitions.

Dans « El fantasma de Tomàs Jordàn », le narrateur est amoureux de l’ex-femme de son frère aîné, mort alors qu’il tentait un braquage minable dans une supérette. À chaque anniversaire de cette mort il rend visite à la veuve pour se saouler à la bière, jusqu’au jour où elle lui apprend qu’elle a rencontré quelqu’un d’autre.

Dans « Gringo », le narrateur est un jour convoqué par sa mère qui lui montre des photos parvenues à sa tante par courrier anonyme. Sur ces photos, l’ancien mari de la tante, disparu depuis longtemps, participe à un viol et un meurtre atroce. Le narrateur est chargé de découvrir si les photos sont un montage ou pas.

Certains récits se situent en Bolivie, dans la région de Santa Cruz, d’où l’auteur est originaire : c’est l’autre Bolivie, loin des hauts plateaux andins, celle qui confine avec le Brésil, le Paraguay et l’Argentine, territoire très méconnu des européens que nous sommes, mais qu’on découvre aussi dans les écrits de Liliana Colanzi, et côté argentin dans le livre « Eisejuaz » de Sara Gallardo. C’est décor des guerres du Chaco, le territoire d’indigènes spoliés, de colons souvent d’origine allemande. C’est de là que Maximiliano Barrientos participe à un renouveau de la littérature bolivienne aux côtés de noms que les lecteurs du Trapiche peuvent déjà connaître, Edmundo Paz Soldàn, Magela Baudoin, Liliana Colanzi…

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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