Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES LETTRES DE MON TRAPICHE
5 mars 2017

“El Mar aéreo”, de Pablo Dobrinin (par Antonio Borrell)

 

el-mar-aereo-tapa

 

 

Editions Fin de siglo, Montevideo, 2016, 225 pages.

ISBN 978-9974-49-851-8

Passionné de SF, Pablo Dobrinin (Montevideo, 1970) est libraire dans la capitale uruguayenne  après avoir fait des études de littérature et de journalisme. Certains de ses textes ont déjà été traduits en diverses langues dont le français et publiés dans des revues sur papier ou en ligne comme « Lunatique » en France ou Axxon en Argentine et dans de nombreux autres pays. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Colores peligrosos (2011, nouvelles), Artaud (2012, poésie) et El mar aéreo (2016, nouvelles).   

 

Les nouvelles de Pablo Dobrinin illustrent une SF plutôt onirique, érudite et pleine de fantaisie (je n’ai pas dit « fantasy ») et de poésie, dans laquelle une nature exubérante et merveilleuse tient une grande place, qu’elle soit jardin, forêt, désert ou océan. De belles et anciennes demeures pleines de mystères peuvent aussi être le cadre de ces récits. A cela s’ajoutent quelques touches bienvenues de sensualité et d’érotisme. L’auteur semble avoir une prédilection pour les chutes qui ne font qu’épaissir le mystère et laissent le lecteur un peu décontenancé.

« El bosque que crece en la noche » commence comme une histoire anodine, où le fantastique ne se manifeste que vers la fin. Une jeune fille animatrice d’une revue littéraire rencontre un vieux photographe veuf et un peu misanthrope. Elle va l’entrainer sur le lieu d’une peur d’enfance.  « Algunas cosas que vi en el desierto » nous plonge dans un univers rappelant les BD de Moebius : des personnages de diverses origines, dont le narrateur, se retrouvent dans un désert infini où vit un étrange « horloger » qui apparait et disparait à l’improviste. Chacun pour échapper à ce désert devra affronter une épreuve extraordinaire… La troisième nouvelle, « La vision del paraiso » commence par une scène digne d’un film de Miyazaki : un vieil homme aux commandes d’une immense bicyclette volante survole un continent sauvage couvert de forêts et peuplé de barbares. Il rejoint ensuite une ile dans laquelle il habite une vieille tour, dont sous-sol est occupé par une créature monstrueuse à l’ œil unique. Avec la complicité du vieil homme, cette créature attend des femmes bleues tombant du ciel avec lesquelles il se livre à des rituels érotico-anthropophagiques.

Il y a quelques analogies entre les deux textes suivants. Dans « La sonrisa del angel » le narrateur est un jeune adolescent amoureux d’une cousine un peu plus âgée, elle-même séduite par un très bel homme habitant une demeure qui permet d’accéder à un autre monde. Le jeune cousin découvrira que cet ange séducteur représente un terrible danger pour sa proie. Dans el « El mar aéreo » c’est le narrateur lui-même, chargé d’occuper temporairement la belle maison d’un ami parti en voyage qui va tomber sous l’influence d’êtres maléfiques, et l’issue sera fatale pour la jeune femme avec qui il a une liaison.

Enfin « Un jardin en Nueva Kybartai » nous transporte sur Ganymède, satellite de Jupiter, où des colons terriens étudient les vestiges d’une très ancienne civilisation indigène disparue.

 

imgres

Commentaires
LES LETTRES DE MON TRAPICHE
  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives