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LES LETTRES DE MON TRAPICHE
28 novembre 2016

“Cuando la noche no es ciudad”, de Iván Blas Hervias ( par Jorge Cuba Luque)

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Cuando la noche no es ciudad (Ed. Ornitorrinco, Lima, 2014, 201pp)

 

Iván Blas Hervias est né en 1969 à Chimbote, port du nord du Pérou. Il a fait des études maritimes (navigation) dans son pays d'origine avant d'émigrer vers l'Argentine dans les années 90. C'est là que commence son activité littéraire. En 2003 il s'installe à Paris et collabore à diverses revues. Il a publié, en plus de son roman, un recueil de nouvelles “Retazos Breves” (2014) et un autre de poésie, “Correos al Auxilio de la Memoria”.

 

Au premier abord, le roman de Iván Blas Hervias, nous renvoie aux temps d’un récit latino-américain « du terroir », celui où la géographie n’est pas uniquement un espace exotique mais un élément presque vivant que bien peut être considéré un personnage à part entière, comme dans les romans de son compatriote Ciro Alegría (1909-1967), ce qui ferait de Blas Hervias un écrivain démodé.

 

Mais ce n’est pas du tout le cas, car l’auteur de « Cuando la noche no es ciudad », tout en soulignant l’espace qui accueille ses personnages (un village aux pieds des Andes du nord du Pérou) a construit une histoire de notre temps grâce au langage qu’il emploie : l’espagnol des jeunes péruviens et, également, la manière dont il nous raconte une histoire d’amour et d’apprentissage de la vie. 

 

En effet, le livre qui nous occupe raconte l’histoire de Jairo, un jeune Liménien qui se cherche. Il va s’installer chez ses grands parents à Saya, se fuyant lui-même, et fuyant ses parents. Dès son arrivée, il constate les différences avec Lima : « ¡Mierda, no hay electricidad! Fue la primera pregunta, la primera impresión, la primera exclamación…” (p. 29), mais passé la surprise initiale il va s’y faire facilement, tout en évoquant fréquemment ses rapports tendus avec son père, la relative incompréhension de sa mère. Jairo trouvera l’amour, et c’est cette relation avec Noelia qui guidera le cours du roman, même si la jeune femme disparait pour un temps.

 

Il est difficile de ne pas penser au « Grand Meaulnes » d’Allain-Fournier dont « Cuando la noche no es ciudad » partage une certaine ambiance bucolique et une naïveté dans la relation amoureuse. Blas Hervias a fait le pari d’un roman qui peut paraître régionaliste et il a gagné ce pari grâce à la voix qu’il prête à ses personnages: ceux des quartiers populaires et des villages du Pérou ; il a réussi son pari en nous montrant une histoire simple mais finement élaborée, une histoire à l’esprit jeune. 

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  • Comptes-rendus de lectures (en français) sur des auteurs et livres d'Amérique du Sud non traduits en français. Blog créé et géré par un auteur péruvien (J. Cuba-Luque), un français (A. Barral) et une traductrice (L. Holvoet). Trapiche : moulin à canne
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